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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

cependant, quoique blessé à mort, avait tiré son glaive ; prévenant Olivier, il l’enfonça dans la poitrine de Raoul, qui tomba en poussant un profond soupir.

Cependant un éclat terrible de tonnerre se fit entendre ; toutes les portes du château furent spontanément ouvertes, et les fortes chaînes du pont-levis ne purent même les retenir. Olivier appelait à grands cris ses varlets. On accourut de toutes parts, et ce fut pour voir les deux frères perdant la vie avec leur sang. Cet événement funeste plongea tous les assistants dans une douleur profonde. Béatrix, éperdue, serrait dans ses bras le malheureux Arthur et déplorait la fatalité de sa destinée. Le chapelain, un goupillon à la main, exorcisait les esprits des ténèbres, et de lugubres hurlements répondaient à ses adjonctions. On vit plusieurs fois le fantôme d’Alice poursuivi par celui de Renaud