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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Par un mouvement spontané, Béatrix et Marcilie tombèrent dans les bras l’une de l’autre, en poussant un cri à demi étouffé par la terreur. Immobiles et tremblantes, elles n’osaient point jeter leurs regards autour d’elles, dans la crainte d’apercevoir une sinistre apparition ; et, du plus profond de leurs ames, elles implorèrent le secours du Tout-Puissant.

Dans cet instant, un tumulte épouvantable se fit entendre dans la galerie voisine ; bientôt tout le château fut en mouvement. Les femmes de Béatrix accoururent auprès de leur maîtresse, et l’on vit, à la clarté de plusieurs flambeaux, le plus épouvantable et le plus tragique de tous les spectacles

Nous avons laissé Arthur s’acheminant au coup de minuit vers la salle où il avait trouvé Marcilie et Béatrix. Il avançait sans précaution, éclairé dans sa marche par la