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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

» deux écuyers et deux pages qui conduisaient un cheval magnifiquement enharnaché, vinrent le demander, de la part du haut baron seigneur de la contrée. Celui-ci, dont on connaissait l’humeur impérieuse, mandait à Sylvestre qu’il se rendit auprès de lui sans aucun retard. Le petit-fils de Marthe monta sur le destrier qu’on lui présentait, et il partit, laissant son aïeule, le curé, l’orpheline et les autres villageois enchantés de sa bonne mine et de sa mâle assurance à conduire le cheval.

Que lui voulait le baron ? nul ne le savait, et tous formaient des conjectures. Une vieille amie de Marthe s’aventura à lui dire que peut-être son petit-fils deviendrait le gendre du seigneur ; car le bruit était public que la damoiselle Olinde était prise d’amour pour le beau pasteur. La jeune fille, qui avait entendu ces paroles, leva mélancoliquement ses yeux