Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

jet ; il en sentit redoubler son ardeur furieuse et en marcha avec plus d’intrépidité. Comme il approchait de la chambre de Marcilie, il se rappela tout à coup que, dans son impatience à venir où l’appelait une cruelle inquiétude, il avait oublié de s’armer, et qu’il se trouvait sans moyens de se défendre ou plutôt de combattre. Le malheureux ! c’était son frère qu’il allait quereller, et il se plaignait de se voir hors d’état de lui arracher la vie ! Sa demeure était à une autre extrémité du château : il craignait, s’il y retournait, de donner à Arthur le temps d’entrer chez Marcilie, et c’était principalement ce qu’il ne voulait pas souffrir.

Dans le temps qu’il se plaignait de son oubli, une subite réflexion vint lui rappeler que, dans la chambre du meurtre, était la dague qui avait tranché la vie de son père et qu’il pourrait l’aller chercher. Il ne voulut pas