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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Il alla dans sa chambre attendre le moment convenu où il devait paraître devant les deux amants.

Raoul, comme nous l’avons dit, était plongé dans un effrayant délire ; il ne s’appartenait plus, il marchait à grands pas dans sa chambre, écoutant les premiers conseils que des êtres invisibles donnaient à son cœur. Enfin l’heure sonna, et sans plus attendre, muni d’une lanterne sourde, il s’élança par le corridor par où son frère devait passer. En cheminant, il entend du bruit devant lui, comme eût fait une robe traînante sur le plancher ; il dirige sur ce point la clarté qu’il porte avec lui, et voit en effet cette femme mystérieuse qui, à plusieurs fois, avait paru vouloir guider ses pas. Cet aspect, loin de porter l’effroi dans son cœur, lui parut une preuve qu’une puissance surnaturelle voulait l’encourager dans son pro-