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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

pouvante de son maître. Les trois soldats étrangers au château, et qui ignoraient l’histoire des apparitions dont il était le théâtre, devinèrent bien aisément que quelque chose de surnaturel agissait dans ce moment… Tous s’arrêtèrent à la fois, et machinalement portèrent la main sur leur épée, prêts à la tirer pour faire face à un danger dont ils ne voulaient pas apprécier l’étendue.

« Qu’est-ce donc qui rit si horriblement ? » dit un d’entre eux à Hillerain. « Bon, » répliqua celui-ci en cherchant à prendre une assurance qu’il n’avait pas, « tu prends pour une gaîté les éclats de la foudre. — En tous cas, si c’est le tonnerre que nous avons entendu, c’est pour la première fois de la vie qu’il gronde de cette façon-là ; mais on ne nous a pas fait venir ici pour avoir affaire avec les gens de l’autre monde ; car, dans ce cas, on peut quadrupler la récom-