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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

trouvait un nouveau plaisir dans les pleurs que ces amants répandraient.

Un orage s’élevait, en cet instant, sur la contrée ; les vents déchaînés tourbillonnaient en sifflant ; les nuées entassées dans l’air rendaient la nuit ténébreuse, lorsque des éclairs rapides ne venaient point parfois l’illuminer ; la pluie tombait avec force, et tout le déchaînement de la nature semblait à Raoul plus favorable à son dessein. Enfin la société se sépara ; chacun rentra dans sa chambre, et Marcilie ne fut point la dernière à prendre ce parti ; elle voulait, avant de se coucher, attendre la fin de la tempête, et elle emportait avec elle un manuscrit que le chapelain lui avait prêté, et qui était rempli des plus merveilleuses histoires. Dès qu’elle fut seule, elle ferma la porte, et, s’approchant d’une table, elle y déposa le volume, et ayant fait un signe de croix, elle commença son attachante lecture.