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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

dans plusieurs circonstances. Entièrement dévoué à Raoul, chaque jour il se plaignait de ne pas recevoir des ordres assez difficiles pour pouvoir faire briller ses talents dans leur exécution. Ce fut donc à lui que Raoul s’adressa : il le fit venir dans sa chambre, et là, après lui avoir fait prononcer un terrible serment, il lui confia son amour pour Marcilie, son désir de la posséder, et la crainte où il était de se voir préférer le damoisel son frère. « Certes, monseigneur, » dit Hillerain, « vous êtes bien bon de vouloir épouser une jeune fille dont personne ne connaît les parents, qui ne vous apporterait en dot ni illustration, ni profit ; à peine la prendrais-je pour femme, moi qui ne suis qu’un vilain de père en fils. Croyez-moi, promettez-lui, quand vous la tiendrez en votre pouvoir, une forte somme pour qu’elle en puisse disposer à sa volonté, et alors vous verrez