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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

de Marcilie, il y déposa un baiser respectueux.

Le démon, ennemi de cette malheureuse famille, amena dans ce moment Raoul, qui revenait de la chasse. La vue de la caresse que son frère faisait à l’orpheline le met hors de lui-même ; et venant à celle-ci, tandis qu’Arthur se retirait, sans soupçonner avoir été surpris par le bouillant Raoul, ce dernier, disons-nous, s’adressa à Marcilie en ces termes : « À la chaleur que mettait mon frère dans les adieux qu’il vous faisait, je n’ai pas besoin de vous demander, mademoiselle, quel pouvait être le sujet de votre conversation. Je dois le deviner sans peine, et Arthur n’en eût pas agi ainsi s’il avait à se plaindre de vos rigueurs. — J’ignore, siré Raoul, » répliqua Marcilie, un peu moins craintive, depuis qu’elle connaissait son empire sur Olivier, « d’où peuvent naître les