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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

montra si amoureux, que Marciiie ne put lui présenter un front sévère ; et, cédant enfin au désir intérieur qui l’entraînait, — elle avoua au sire de Tarabel qu’elle n’était pas insensible à sa flamme, et que le même feu brûlait en son cœur. Oh ! quel délice fit éprouver cet aveu à celui qui le reçut ! Avec quelle ivresse s’abandonna-t-il aux espérances flatteuses de l’avenir ! Il se jeta aux genoux de son amie ; il lui jura une éternelle fidélité ; leurs bouches échangèrent les plus tendres serments, et en même temps Marcilie, toujours conduite par une entière modestie, demanda instamment à son ami de cacher encore sous les voiles du mystère leur mutuel attachement. L’impétueux jeune homme ne pouvait concevoir la nécessité de cette conduite ; il voulait, au contraire, apprendre son bonheur à tout l’univers ; il en était joyeux, il en tirait gloire, et le cacher