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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

fatal sentiment, et il trembla qu’un de ses cousins n’en fût l’objet. Il voulait d’abord s’éloigner pour échapper au trouble de son ame ; mais, réfléchissant que le moment était favorable, et qu’il valait mieux encore sortir de sa pénible incertitude, il se décida à faire connaître à la jeune fille la flamme qu’elle lui avait inspirée.

Son aspect imprévu, et auquel elle était loin de s’attendre, la plongea dans une vive émotion. Elle ne put douter qu’Olivier ne l’eût entendue ; et dès lors, persuadée qu’il pouvait deviner ce qui l’occupait, elle se livra à un embarras extrême, et une soudaine rougeur colora son charmant visage. « Je ne croyais pas, damoiselle, être importun, » lui dit le baron en s’approchant d’elle ; « et sans être taxé d’indiscrétion, je pensais pouvoir troubler votre solitude. — Celui, » répondit Marcilie en baissant ses