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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

il était certain d’avoir senti le contact. Serait-il vrai que l’ombre de son père errât sans relâche dans les lieux où sa perte fut consommée, et s’opposerait-elle aux desseins de son fils ?

Piaoul eût sans doute dû songer davantage aux prodiges dont il avait été le témoin ; mais, aveuglé par celui qui voulait sa perte, il ne voyait que son propre contentement et ne songeait pas aux avertissements réitérés dont le ciel avait voulu employer les moyens pour l’éclairer au bord de l’abîme. Chaque jour ajoutait à sa passion ; la nuit, des rêves funestes lui représentaient les charmes de Marcilie ; il la voyait, parée de ses grâces, lui tendre les bras, sourire à ses discours, et bientôt, devenant moins pudique et plus criminelle, répondre à ses désirs et le recevoir dans ses bras. Tantôt elle paraissait s’éloigner de lui, elle l’évitait en