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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Il se recula, et, reprenant le chemin de l’escalier, il acheva son enquête, et ce fut avec une vraie joie qu’il se retrouva sur le haut de la tour, à l’heure où le soleil allait se coucher : déjà les arbres de la forêt cachaient une partie de son disque étincelant.

Raoul replaça avec soin la pierre qui couvrait l’orifice de l’èscalier ; il remit la terre entre les jointures, et posa par dessus quelques brins d’herbes afin de les mieux déguiser.

Il ne savait pas encore à quel but pourrait le conduire ce qu’il venait de voir ; mais il songeait que l’orpheline deviendrait sa proie, soit qu’il l’enlevât du château, soit qu’il se contentât de l’enfermer dans une des obscures cavernes qu’il venait de parcourir. Parfois néanmoins il revenait au souvenir de cette blanche figure qu’il avait cru apercevoir, ou à celui de cette main invisible dont