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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

pouvoir divin s’y opposait ; le ciel voulait que la mesure des crimes fût comblée.

L’aumônier de Tarabel, dans une autre circonstance, devint le témoin d’un prodige à peu près pareil à celui que nous venons de raconter. Ce ne fut point une femme qui se montra à lui, mais bien damp Renaud en personne, se roulant au milieu d’immenses flammes, que ne pouvait éteindre le sang coulant à flots de ses trois profondes blessures. De temps en temps, ces fantômes se reproduisaient. Les enfants, auxquels on ne prit pas le soin de cacher ces prodiges effrayants, en conçurent, plus que tout autre, une crainte que l’âge ne leur fit plus surmonter. Marcilie, particulièrement, ne pouvait bannir de son imagination la figure de cette femme, que le concierge avait décrite avec tant de soin, et qui, depuis, s’était montrée à diverses reprises. Tantôt, dans son som-