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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

« pour songer à vous marier encore, vous ne vous êtes fait connaître par aucun fait d’armes remarquable, et vous voulez avoir le droit de vous affranchir des devoirs que le monde vous impose ! Non, Olivier, non, vous ne pouvez le faire ; et d’ailleurs, connaissez-vous ce que c’est que l’amour ? vous est-il permis d’apprécier toute l’étendue de ce sentiment impérieux ? À peine sortez-vous de l’enfance ; un peu de temps encore, vous serez tout surpris de votre erreur, quand la maturité de l’âge vous ; permettra de l’apprécier. »

Olivier était loin de se rendre à des représentations semblables, il s’en irritait en secret et s’en affligeait devant son excellent ami ; il gardait encore en lui sa tendresse pour Marcilie, et, courant dans les solitudes de la forêt, il rêvait, avec un charme toujours nouveau, à l’état de son ame, et se rappelant