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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

ment du baptême le nom de Marcilie, et sa cousine-germaine celui de Béatrix. Le jeune baron Olivier ne pouvait voir tous les jours Marcilie sans être frappé de ses charmes. Le sir Alain, en mourant, ne lui avait point fait part de ses conjectures sur la naissance de l’orpheline, que toujours on avait fait passer comme l’enfant d’un chevalier allié aux barons de Tarabel, et mort depuis longtemps dans des contrées lointaines. L’amour, qui se plaît à braver toutes les convenances sociales, ne se contenta pas de troubler le cœur d’Olivier, il descendit dans celui du second des fils de Renaud, et Raoul peu à peu connut les ardeurs d’une flamme incestueuse.

Marcilie ne partageait pas cette passion ; elle eût choisi, pour l’objet de sa tendresse, l’aimable et vertueux Olivier ; mais encore tranquille, grâce à son jeune âge, à peine