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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

jets ! Les jours de cette pauvre abandonnée étaient comptés, elle ne sortit de son délire que pour retrouver ses remords ; et gardant un silence obstiné sur son crime, elle expira le troisième jour.

Ce funeste événement, dont la connaissance fut cachée à toute la contrée, laissa dans l’ignorance la noble famille de Tarabel sur la cause de l’assassinat de l’abbé, et jamais nul ne put percer les sanglantes horreurs de ce mystère. Les parents d’Alice eussent pu seuls parler, mais ce ne fut que longtemps après qu’ils en firent la confidence à un pieux ecclésiastique, qui se chargea du soin d’écrire cette lamentable histoire, pour être donnée en exemple aux jeunes filles imprudentes et aux religieux désordonnés.

Le lendemain de l’assassinat de Renaud, ses gens entrèrent dans sa chambre à l’heure accoutumée ; d’abord les vagissements de