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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

tarda pas à l’assaillir avec tous ses serpents, il descendit dans son sein, et bientôt il troubla sa tête ; l’infortunée aurait eu peine à dire comment elle put faire pour regarder son chemin. Hélas ! sa raison était troublée, elle s’empressa de sortir de sa grotte, où il lui semblait que le spectre de Renaud venait la poursuivre ; elle s’élança dans la campague et courut, poussée par le seul instinct qui la guidait alors, vers la demeure de sa famille.

À la pointe du jour, la première personne qui sortait de la maison trouva Alice étendue sur le seuil de la porte, et à moitié mourante. Son père, sa mère accoururent aux cris que poussait leur serviteur fidèle ; ils en apprécièrent trop le funeste sujet, ils relevèrent l’infortunée, dont les vêtements étaient souillés de sang ; et recommandant un profond silence à leur domestique, ils cherchèrent à rendre leur fille à la vie. Vains pro-