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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

point disparaissait, et bientôt elle acquit l’affreuse certitude qu’elle portait dans son sein le fruit malheureux de sa faiblesse. Oh ! comme sa colère en redoubla ! avec quelle fureur nouvelle ajouta-t-elle à sa haine, et combien furent terribles les éclats de sa vengeance comprimée ! Elle aimait à aller gémir dans la grotte où elle avait perdu son repos ; elle en parcourait les sinuosités, et, remarquant dans une partie reculée de la caverne l’ouverture d’un nouveau souterrain, elle se promit de le franchir le jour suivant.

En effet, s’étant munie d’une lanterne, elle ne craignit pas d’entrer dans la seconde grotte, qui s’enfonçait considérablement dans les entrailles de la terre. En regardant avec beaucoup de soin autour, elle découvrit que le passage dans lequel elle était parvenue n’était point un ouvrage de la nature, mais que la main des hommes