Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

et, espérant le riche évêché de Nantes, se fit ecclésiastique, comme nous l’avons dit. Son caractère inconsidéré le portant à chercher sans trêve de nouvelles aventures, il revêtait rarement le costume de son état ; et jeune et bel homme encore, les conquêtes ne lui manquaient pas.

Un jour où, emporté loin de sa demeure par une partie de chasse, il s’était égaré et n’avait pu se rendre à la halte qui était préparée, la faim le contraignit d’entrer chez un riche vavasseur, où, sans se faire connaître, il demanda quelques mets pour satisfaire son appétit. Les bonnes gens l’accueillirent de leur mieux ; et s’apercevant à ses éperons dorés que ce devait être un seigneur de haut lignage, s’empressèrent de le traiter convenablement. Damp Renaud (damp est le titre qu’on donnait alors aux abbés) demeura en son particulier frappé des at-