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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

tre, sa langue est glacée par la terreur, sa pensée, confondue, ne sait plus prier : hélas ! le malheureux ne se trompait point ; la clarté de la lune lui fait, apercevoir, en sortant des souterrains, le changement qui s’est opéré dans les traits de Bramante : « Ce n’est plus un homme, c’est Satan lui-même avec toute sa malignité. »

« Viens, » crie-t-il encore à Astolphe ; « tu m’as demandé de rester toujours avec toi, je te l’ai promis, je tiens ma parole ; viens, mon digne émule, partons pour des lieux où nous ne nous quitterons jamais. »

Il achève, et sa main puissante arrache la vie au coupable, abandonné de son ange gardien, et puis il lance dans un abîme le corps, dont il a ravi sans retour l’ame destinée à d’insupportables, à d’éternels tourments.