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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

redoublant dans mon cœur vient de me le nommer : c’est mon frère Jules.

— Oui, c’est lui qui s’enrichit de tout ce qui est à votre convenance ; il a rencontré les brigands sur son chemin, il les a immolés, a pris Rosamaure avec lui, l’a conduite tout éplorée dans son château de Ferdonna ; et pour l’y retenir de manière à ce qu’elle ne vous soit jamais ravie, il l’épouse demain matin ; et dès lors il se flatte de jouir près d’elle du bonheur que vous n’avez fait qu’entrevoir.

— Oh ! non, » dit Astolphe en laissant errer sur ses lèvres pâles un atroce sourire, « oh ! non ; le bonheur qu’il espère n’est pas encore si certain ; il peut épouser Rosamaure, mais il ne la possédera jamais.

— Vous voudriez ?…

— Va, Bramante, laisse-moi faire ; si tu m’aimes, tu ne m’abandonneras point, et