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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

pâtre, conduisant son troupeau de chèvres dans la montagne, aperçut un cadavre, vêtu de riches habits, dans le fond d’un précipice : il en parla, on se transporta à l’endroit par lui indiqué, et l’on reconnut les restes du baron Astolphe, horriblement défiguré, tout meurtri, et la tête tordue, ce qui faisait frémir les spectateurs.

Un bruit accusateur s’éleva soudain parmi la foule ; on ne douta pas que ce jeune homme vicieux ne fût tombé victime de la malice des esprits infernaux. La chose, néanmoins, n’eût pas été prouvée sans une révélation qui instruisit le saint religieux, dont nous avons déjà parlé, de tous les détails de la vérité, et nous allons les faire connaître.

Astolphe, suivi de son ami Bramante, attendait dans les souterrains de Ferdonna le moment où sa proie lui serait amenée ; enivré d’un féroce amour, il comptait les