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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

croyant n’éprouver que des sentiments de reconnaissance, laissa l’amour s’introduire furtivement dans son cœur.

Cependant, troublée encore de l’évènenement affreux dont elle était la victime, peut-être un soupçon injurieux s’élevait en elle, lorsqu’elle fut entièrement rassurée sur la sincérité du beau chevalier par l’entrée, dans sa chambre, du chapelain de Ferdonna, vieillard respectable, et que Rosamaure avait souvent aperçu à Lérici, dans les fêtes principales de l’année. Plus libre, alors, de s’abandonner à la joie, elle n’éprouva qu’un seul déplaisir, celui du chagrin que devait ressentir sa mère.

À peine en eut-elle dit quelques mots, que soudain Jules se hâta de faire partir un écuyer (le jour venant de se lever) pour aller à Lérici porter des consolations à cette dame respectable ; il ne voulut pas souffrir