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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Jules, le conjurant, par les saints anges, de la rendre à sa malheureuse mère.

« Je vois, belle signora, » lui dit Jules, ce que votre erreur m’outrage sans assurément le vouloir. Non, je ne suis pas l’auteur de vos chagrins, et vous me devez votre délivrance. Je vous ai ravie aux monstres qui vous entraînaient ; ils ont payé de leur vie l’infame complot qu’ils avaient formé, et vous êtes dans le château de Ferdonna, dont je suis le propriétaire, maîtresse absolue de vos actions ; car dorénavant je me ferai gloire de me compter au nombre de vos plus zélés serviteurs. »

Ces paroles, auxquelles Rosamaure était loin de s’attendre, la firent subitement passer d’un désespoir extrême à un parfait contentement. La noble figure du signor, la douceur de sa voix, la fierté de ses regards parlaient en sa faveur ; et la jeune fille,