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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

rain où la jeune fille devait être conduite. Astolphe eut garde d’y manquer, il y courut plein d’impatience et de coupables désirs. Son vil compagnon ne l’abandonna pas ; il cherchait, par ses discours, à augmenter son délire, à lui enlever toute idée de vertu et d’honnêteté.

Les misérables brigands arrivèrent devant la porte de la maison de Rosamaure ; ils avaient remarqué une petite muraille qu’on pouvait franchir ; ils s’introduisirent par là dans une cour intérieure, et après crochetèrent un contrevent qui leur donna l’entrée de la maison. La mère de la jeune beauté, celle-ci, une servante étaient les seuls habitantes du logis ; on les surprit pendant leur premier sommeil. La vieille dame et sa servante furent attachées au pied de leur lit, et Rosamaure étroitement liée, s’étant évanouie dans les bras de ses ravisseurs,