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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

environner cette jeune merveille ; chacun cherchait à sa manière à lui faire connaître son amour ; mais la pudique Rosamaure ne s’en apercevait pas. Presque toujours retirée chez elle, ne sortant qu’enveloppée d’un voile qu’elle ne relevait qu’à l’instant de l’adoration de l’hostie, elle restait étrangère aux débats dont elle était l’objet, et Dieu seul régnait dans son ame, où jamais pensée mondaine ne s’introduisit ; tous ses plaisirs étaient de cultiver des fleurs dans le petit jardin de sa maison et de soigner sa longue chevelure brune, qui n’était pas le moindre de ses ornements.

Il, e se pouvait faire que le baron Astolphe n’entendit point parler de cette beauté incomparable ; son digne ami, l’Allemand Bramante, était sans cesse en quête pour lui chercher des distractions coupables ; il fut le premier à l’enfretenir de Rosamaure et à lui