Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

occasion si favorable de s’en donner une de plus.

De toutes parts, Astolphe trouvait des gens disposés à le servir dans ses haines ; un d’eux surtout se distinguait par son acharnement. Bramante, c’était son nom, se disait venu de la Germanie pour se soustraire aux suites d’un meurtre qu’il avait commis. Poussé par la jalousie, il n’avait pas craint de frapper un Allemand, son rival, et la famille du mort avait juré sa perte. Bramante n’avait pas jugé convenable de s’exposer à son ressentiment, et, par une prompte fuite, il s’était dérobé à une implacable vengeance.

La conformité de leurs goûts dépravés l’avait bientôt mis en rapport avec Astolphe ; ils avaient tous les deux le même penchant pour la débauche, la même férocité dans les plaisirs, la même avidité pour la fortune. Celle de Bramante pourtant paraissait im-