Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

« À quoi bon ? » dit celui-ci en pâlissant.

« Vous êtes sous la main de Dieu.

— Nous y sommes tous. »

» On se récria sur la sévérité de M. l’abbé de Montolieu, sur ce qü’il attachait de l’importance à une illusion diabolique, enfin sur ce qu’il ôtait la confiance à la compagnie ; il ne s’ébranla point dans sa manière de voir, et toucha si bien le baron, qu’il le décida à faire à ce digne abbé sa confession. Tous les deux se rendirent dans la chapelle du château, mieux conservée que le reste de l’édifice ; les amis y pénétrèrent en même temps ; on pria Dieu, on attendit avec anxiété que le baron eût terminé son œuvre pieuse. Monseigneur l’évêque de Carcassonne admirait un Christ gothique de la plus belle expression, lorsque l’abbé de Montolieu, ayant donné l’absolution à son pénitent, se leva et fit quelques pas pour venir vers le prélat…