Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

maison, d’être averti un an à l’avance du jour de sa mort, qui a lieu d’une façon extraordinaire. Mon mari, à qui je n’ai donné que des filles, espérait ne pas être soumis à cette funeste loi, puisque, dans lui, finit cette branche aînée. Comment oser lui apprendre qu’il touche de si près à la mort !…

» Cependant on ne pouvait laisser ignorer au baron que sa sentence funeste était portée. Sa femme pria son frère de l’en instruire ; le baron écouta presque tranquillement cet arrêt, et dit ensuite :

« Je ne pensais pas devoir être soumis à la loi commune Dieu le veut, soit ! »

» Il se tut, rêva et se promena.

» L’année s’écoula, le chevalier de Lamothe-Houdancoürt ne put refuser à sa sœur de la passer avec elle ; la curiosité peut-être entrait pour quelque chose dans son accession. Plusieurs fois, en partant du