Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

riches pierres précieuses ; sur son pied, elle portait l’écusson émaillé des Houdancourt.

» Le chevalier fit divers signes de croix sur ce vase, lui fit même toucher une relique de la très sainte Épine, qu’il portait toujours sur lui et à laquelle il attribua la protection miraculeuse qui l’avait sauvé pendant cette soirée de tout malencontre ; et, voyant qu’il résistait à ces épreuves, il y versa du vin et but en l’honneur de la très Sainte-Trinité, ce qui consacrait la coupe en la purifiant de tout contact infernal.

» Puis il se mit à manger de grand appétit, s’enveloppa dans son manteau, et malgré la tempête qui ne discontinuait pas, il dormit jusqu’au point du jour ; ses gens alors entrèrent dans sa chambre, il ne leur dit rien des événements de la nuit, leur déroba la vue de la coupe et se prépara à poursuivre son chemin.