Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

de cette espèce de folie. Les mots mystérieux qui échappent au baron augmentent en elle le désir de tout savoir. Il n’est plus temps de se taire ; le mari parle… ; l’affreux secret est dévoilé. Depuis ce jour, la santé de la jeune femme décline rapidement, et, au bout d’un mois, elle meurt de désespoir et d’amour.

Son époux, son frère passait en prière la première nuit du veuvage, lorsqu’il entendit marcher derrière lui ; il se détourna et vit sa femme, vêtue du suaire funèbre, qui venait s’agenouiller à ses côtés : elle ne lui parlait ni le regardait ; elle était immobile ; ses lèvres seules remuaient, ce qui rendait encore sa physionomie plus effrayante. Il était minuit ; à une heure du matin, elle se releva et se retira lentement. Depuis un an à peu près, cette scène se renouvelait chaque nuit.

Le comte de Saint-Germain écouta cette narration avec un calme imperturbable.