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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

plus le feu farouche de son regard, et dit :

« … Je ne vous ai pas questionné. »

« Cette réplique amère déplut à mon aïeul ; il garda le silence ; puis, se rappelant que son souper se refroidissait, il renouvela l’invitation de le partager ; mais l’inconnu :

« Conviendrait-il que dans mon château (il appuya sur ces mots) je souffrisse qu’un voyageur fournît à mes besoins ? Je vous le répète, mon cousin, suivez-moi, si la bravoure de nos ancêtres n’est pas morte en vous.

— Morbleu ! » s’écria le chevalier, et cette fois oubliant sa prudence, « je vous suivrai jusqu’aux enfers ! et vous verrez là si je suis de mon sang oui ou non, vous qui prétendez en être. »

» Une joie maligne anima momentanément la physionomie froide et mélancolique de l’inconnu : il se leva, ses deux valets le