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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

le soin, et vous serez adorable ; prenez ce sifflet, portez-le un peu à votre cou ; quand vous aurez besoin de moi, soufflez dedans, et je paraîtrai aussitôt. » En même temps, il lui remit une chaîne « d’or admirablement travaillée, à laquelle pendait le petit sifflet, qu’il était facile de cacher dans les plis de la robe ; puis il lui donna pareillement deux pots de pommade, l’une pour s’oindre le visage, et l’autre qu’elle emploierait et dont il lui indiquerait l’usage si la fantaisie lui prenait d’aller au sabbat ; puis, l’ayaint saluée avec toute sorte de vénérations, il remonta sur la fenêtre et disparut. Mademoiselle de P***, loin d’avoir horreur de ce qui venait de se passer, conserva précieusement les cadeaux du diable, et en fit un fréquent usage. Sa beauté, un an après, frappa tous les yeux, il n’en était pas de plus régulière et de plus accomplie. Des partis se présentaient en foule ; on mit pres-