Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
souvenirs d’un fantôme

De temps en temps, des instruments mélodieux répétaient tantôt des symphonies mélancoliques, et tantôt des airs de chasse vifs et guerriers. Au milieu de la flottille, une felouque gigantesque formait la salle du bal. Là on danserait, après une promenade, où chaque couple seul avec les rameurs dans des balancelles se serait disputé le prix de la course.

Le but que l’on devrait atteindre était les colonnades élégantes du vieux palais Doria, dont les dernières terrasses sont mouillées par les flots de la mer. Là une collation était préparée sous ces portiques décorés d’arbustes rares et précieux. Après le souper on rentrerait dans la grande felouque ; tandis que l’on danserait, un feu d’artifice serait tiré près de la Lanterne.

Jamais collation mieux ordonnée n’avait inspiré plus de contentement. Les cœurs