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souvenirs d’un fantôme

fille, pour en extraire le cœur qu’il dévore avec avidité…

Ce fut, le lendemain encore, un grand sujet de trouble et d’épouvante pour la ville de Gênes, que le récit, répété mille fois, de ce qui s’était passé pendant cette nuit d’horreur. Le noble Contarino, l’espoir de sa famille illustre, avait été rencontré, gisant et étranglé, dans le cimetière de San-Cyro, et le cadavre de Victoire Grimaldi, souillé par un attouchement sacrilège, offrait le même attentat que celui dont naguère le spectacle hideux avait coûté tant de larmes à la famille Imperiali.


Marie de Fiesque était rêveuse ; un sentiment secret régnait dans son cœur. Elle cherchait les lieux écartés, se retirait sous les berceaux d’orangers du palais de sa famille. Là, penchant la tête sur ses belles mains,