Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
souvenirs d’un fantôme.

Là tout est prodige, et l’on ne peut se figurer ces demeures brillantes habitées que par des maîtres heureux.

Il était nuit, et sur la place de la Fontaine Amoureuse, un palais resplendissait d’une illumination admirable ; des chœurs de musique s’élevaient de divers appartements. La joie régnait dans le palais Imperiali : c’était le jour de l’anniversaire de la naissance du marquis Cesareo, chef de cette maison illustre. Sa famille était nombreuse ; nombreux était le nombre de ses amis. On dansait de toutes parts, et des valets vêtus d’une somptueuse livrée, portaient dans d’immenses plats d’argent des sorbets, des fruits et des liqueurs glacées qu’ils offraient en profusion à chaque convive. Les jardins construits en terrasses superposées les unes sur les autres, ornées de statues et de diverses chutes d’eau, étaient éclairés par des lampions de cou-