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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

le cours de la journée ; qu’il était laid à faire horreur, et qu’il lui avait dit :

« Je n’avais jamais fait de mal à personne du château ; on n’a pas eu pitié de ma misère ; on se rue après moi ; je quitte Rollin pour ne plus y revenir, et je n’en partirai pas seul : toi tu viendras avec moi. »

L’enfant acheva : qu’on juge de l’épouvante de sa famille. Cependant, on espérait encore ; car le petit garçon, quoique maladif, n’était pas en danger ; un médecin consulté, se moqua des terreurs de la famille : il répondit de la vie de celui qu’on croyait près de périr, et par là rassura complètement le seigneur et la dame de Rollin. On passa d’un excès à l’autre : les mauvaises plaisanteries recommencèrent sur le compte de Monsieur ; on siffla sa colère, on défia sa vengeance, et le reste de la journée s’écoula dans une sécurité d’autant plus grande, que le début