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jaillirent ; on entendit le bruit d’un corps qui tomba ; et, lorsqu’on fut venu au secours de la comtesse, on la trouva évanouie, et tout auprès d’elle gisait le cadavre du compte de Rœdernn.

C’était le garde-chasse du château, qui, traversant le parterre pour aller chasser au loup, avait aperçu la merveille de ce chapeau cheminant seul ; persuadé qu’il y avait là dedans de la diablerie, il n’avait pas hésité à faire feu. Le comte et la comtesse, étant les seuls qui connussent M. de Rœdernn, se turent sur ce point et laissèrent le pays dans l’ignorance complète de ce fait capital. On ensevelit le corps à la voirie, et la famille seule de M. et de madame de La *** fut instruite des détails consignés dans cette histoire et sur laquelle on n’obtint pas d’autres renseignements, la prudence n’ayant pas permis d’en écrire en cour ou en Suède.