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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

les avantages d’une figure gracieuse et d’une amabilité qui en rehaussait le prix. Mais, tout à la fois impétueux, opiniâtre, et dissimulé, orgueilleux outre mesure, superbe et violent, il ternissait par ses défauts la liste nombreuse de ses qualités.

Le comte de Rœdernn tarda peu à distinguer madame de La *** ; elle était trop belle pour rester inaperçue, et il se hâta d’apporter son hommage à ses pieds ; mais il soupira en vain. L’austère vertu de la noble Toulousaine n’entendit pas ses soupirs et refusa d’admettre ses protestations. Il n’était pas accoutumé à une retenue pareille. Gâté par de nombreux succès, réussir lui semblait être un droit, et tout refus un outrage.

Cependant, malgré ses tentatives, ses plaintes, ses larmes, son désespoir mêlé de courroux, la comtesse de La *** ne changea pas de rôle, et, poussée à bout par ses