Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

écoulées depuis son mariage sans qu’elle eût rempli son devoir d’aller à la cour présenter ses hommages à la famille royale. Son mari l’y amena en 1727. Louis XV était alors dans tout l’éclat de son adolescence ; mais trop jeune, il ne faisait qu’admirer les dames et ne les attaquait pas encore dans leurs vertus.

La comtesse de La ***, proche parente de mesdames d’Advizard et de Dreuillet, fut conduite par elles à Sceaux où madame la duchesse du Maine tenait sa cour privée, lieu célèbre dans les fastes de la galanterie littéraire, où les hommes et les femmes d’esprit aimaient à se montrer.

Les étrangers, distingués par leur naissance, se faisaient présenter à madame du Maine. Parmi ces derniers, on citait, à cette époque, un seigneur suédois, le comte de Rœdernn, allié à la famille régnante ; fier de sa noblesse et de ses dignités, il y joignait