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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

nièce, comme on doit le croire, ne cherchèrent le repos pendant cette nuit. Un fait non moins étrange que l’était le reste les avait livrés à de sinistres terreurs : la statue de la Vierge dont nous avons déjà parlé, et sans qu’aucune personne l’eût touchée, à ce que l’on affirmait, venait d’être trouvée la tête tournée vers la muraille, tandis qu’auparavant elle regardait l’escalier. Le curé, instruit de cette particularité, ne douta plus que l’action de Dieu n’agît en cette demeure.

À une heure du matin, nulle rumeur n’avait encore troublé le silence de la maison. Mais alors les cavaliers de la maréchaussée, toujours aux aguets, entendirent distinctement qu’on se remuait dans la chambre des étrangers. Bientôt après, leur porte s’ouvrit, et le comte parut d’abord : lui, non plus embarrassé dans ses compresses et ses écharpes, mais, au contraire, à demi nu,