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souvenirs d’un fantôme

nant qui avait touché une forte somme, dès la veille, à la foire de Narbonne, somme dont je voulais le débarrasser. Mes camarades m’attendaient déjà dans un bois prochain, et il ne me convenait pas de m’attarder par trop ; j’allai les rejoindre, chagrin pourtant de n’avoir pas vu ma maîtresse ; je me promis de m’en dédommager le lendemain.

Nous nous réunîmes au nombre de vingt compagnons, je décidai que dix attaqueraient le Mas (maison des champs), et que dix autres, dont je dirigerais les mouvements, couvriraient l’opération du côté d’un village voisin à celui de Servian, d’où l’on pouvait apporter du secours. Les précautions ainsi arrêtées et l’ordre établi, chacun alla gaîment à sa besogne. Je pris le chemin du monticule d’où, malgré l’obscurité, je pouvais apercevoir venir ceux qui arriveraient du côté de Servian.