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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

comte ensuite s’adressant à l’assemblée : « Notre réunion, dit-il, va être augmentée d’un convive aimable qui nous arrive de Sicile ; le marquis del Val di Torre me l’adresse : c’est un gentilhomme étranger, gracieux et beau : il ne manque ni d’esprit, ni de fortune ; vous plairait-il que j’aille le recevoir, et que je l’amène parmi nous ? »

Un chorus général d’approbation répondit à la demande du comte Villanova, il se leva, sortit, et son retour fut attendu avec impatience. La nouveauté ne cesse d’avoir de l’attrait, les dames surtout avaient envie de voir le noble voyageur. Le comte ne revenait pas ; son absence se prolongeait outre mesure ; les minutes paraissaient des heures. Il se montra enfin, mais pâle, mais embarrassé, et faisant passer devant lui son hôte : celui-ci était grand, mince et bien conformé ; il avait des cheveux noirs et une figure assez