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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

mon père, revêtez-vous contre lui des armes de notre sainte religion.

— Oui, dit le marquis avec un sourire amer, pour perdre en un seul instant le fruit d’une lutte de cinquante années, pour consentir à me rendre la risée de mes égaux et de mes inférieurs, pour qu’on se moque de ma lâcheté, pour que je me donne en spectacle à quiconque voudra me voir, l’étole au col, arrosé d’eau bénite, et conduit en triomphe par un prêtre… Non, non, cela ne sera pas.

— Sauvez votre âme, monsieur, c’est là l’essentiel ; l’orgueil perdit l’archange rebelle, l’humilité peut vous arracher à son pouvoir. »

Puis le comte de Foix, continuant, essaya d’émouvoir son père, de le ramener à de meilleurs sentiments ; ce fut en vain ; l’entêté vieillard avait pris son parti ; aveuglé par