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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

veillèrent ; plusieurs voisins en firent autant. L’alarme tarda peu à se répandre dans le bourg. On sonna le tocsin. La maréchaussée, dont une brigade était en résidence à Alzone, accourut, et l’on poursuivit les brigands dans plusieurs directions, sans pouvoir les atteindre ; on les savait nombreux. Une trace de sang conduisit, le lendemain, jusqu’au bord de la rivière du Fresquel : mais là on la perdit entièrement.

Un tel événement fit grand bruit dans les sénéchaussées de Castelnaudary et de Carcassonne : les curés lancèrent des monitoires ; les espions se répandirent dans les diocèses voisins ; mais on ne put savoir ce que le mutilé était devenu. M. Revel conserva soigneusement la main, trophée de sa victoire, dans un bocal rempli d’eau de vie, et l’exposa sur le chambranle de la cheminée de son salon.