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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

marquis, lui fut-il ironiquement répondu ; le temps est à moi depuis ce matin.

— Il y a erreur.

— De votre part soit, je ne le conteste pas ; de la mienne il y a droit.

— Il y a erreur, faut-il le répéter ?

— Il n’y en a pas, je me plais à le redire. »

Le marquis, à ces derniers mots, pâlit.

« J’ai donc été joué ? »

Un sourire insultant fut la seule réponse de l’inconnu qui se mit à dire ensuite :

« Au reste, monsieur le marquis, ou ne compte pas si strictement avec ses amis ; une, deux, trois heures de plus ou de moins ne font rien à l’affaire : l’échéance venue, le droit assuré, on peut s’entendre, s’accommoder peut-être. Allons, que ma présence ne trouble point la joie de la compagnie, j’en serais fâché. »

En entendant ces phrases obscures, les dernières surtout, les convives s’imaginèrent