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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

n’avait été plus belle, jamais plus de faste et de contentement ne s’étaient rencontrés sous les voûtes de ce château. La nuit étant venue, les jeux n’en furent pas interrompus pour cela, une multitude de luminaires remplacèrent la clarté du soleil ; le concert venait d’être terminé, on causait en attendant le moment de passer dans la salle où le souper était servi : là on savait qu’à l’avance chaque convive avait sa place marquée, celle que l’étiquette lui accordait strictement ; il fallait alors si peu de chose pour choquer l’orgueil de cette noblesse turbulente et fière, qu’on avait beaucoup de peine à l’amener à ce qu’elle accédât à un réglement de rang.

Le bruit inusité d’un cor de chasse retentit hors du château, mais avec tant de fracas qu’il couvrit le tumulte d’une conversation animée : on se regarda, on se demanda quel haut baron pouvait venir si tard ; le maître