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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

et on lui en savait gré. Mais, d’une autre part, pendant cette nuit, des feux errants couvraient la montagne ; on entendait des cris discordants, des bruits sinistres roulaient dans les gorges de la vallée. À ce tapage épouvantable, chacun fuyait frappé de consternation, on se demandait si ce n’était pas la troupe des démons qui se rassemblait dans ce lieu sacrilège.

Les occasions étaient rares où le marquis de Foix appelait dans son château les seigneurs ses voisins. Jamais ces sortes de fêtes n’avaient lieu aux approches et à la fin de l’époque de sa retraite dans la grotte de la montagne. Mais, en d’autres temps, il y avait des circonstances où malgré lui il était contraint de leur ouvrir sa maison. Alors éclatait dans toute sa magnificence le faste des princes de Foix. Des milliers de bougies, de torches étincelantes, éclairaient les appar-