Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous ?  » demande-t-il à son conducteur.

À la grande assemblée, lui répondit celui-ci avec un faux sourire. Il faut remercier le grand bouc de ce qu’il fit hier pour toi. » Geoffroy y consentit. Ils arrivèrent à la prairie de la veille ; ils se mêlèrent aux monstres dont ce lieu abondait ; ils partagèrent leurs jeux, leurs abominations ; et Geoffroy s’en revint en entier perverti, et aussi coupable que Lucifer lui-même.

« Pourquoi, dit-il à Edgard, hier, quand j’ai prononcé le mot sel, tout a-t-il disparu ? Pourquoi me suis-je trouvé dans mon lit et pourquoi, dès le matin, avez-vous feint ce voyage en Angleterre ?

— Nous ne pouvons souffrir dans nos assemblées le sel, qui nous rappelle des souvenirs que je dois taire ; ainsi celui qui en demande est soudain emporté par ordre du maître, et ordinairement jeté dans une fon-